J'envisage de recourir à l'IVG (interruption volontaire de grossesse)

Quelles que soient les circonstances de votre grossesse, vous avez la possibilité de recourir à l'IVG lors du premier trismestre. Vous seule pouvez décider si c'est la meilleure solution dans votre situation personnelle. A l'inverse, personne n'a le droit de vous imposer ce choix contre votre volonté.

Sommaire 

​Un temps limité pour agir

[Image d'illustration] Un grand sablier

Un compte à rebours est déclenché par la prise de connaissance d'une grossesse, si vous avez pris la décision d’avorter. En France, le délai de recours à L’IVG est de 14 semaines de grossesse/16 semaines d'aménorrhée.

Il existe d’autres législations sur l'IVG en Europe. Parfois, elles permettent une IVG plus tardive. Les conditions d'accès peuvent également être différentes. 

Sur GrossesseImprévue nous nous concentrerons sur la legislation française. Pour les personnes désirant des informations sur l'IVG à l'étranger, nous mettrons des liens sur la page Ressources extérieures. Vous pouvez également vous tourner vers le Planning Familial.

14 semaines, ca reste court comme délai, même s'il était précédemment de 12 semaines et a été prolongé légalement le 3 mars 2022 (Source ICI). La découverte de la grossesse intervient généralement au retard des règles, soit entre 2 et 4 semaines de grossesse. Le temps passe très vite, d’autant que les démarches à effectuer ne se feront pas en un claquement de doigts !

Sachez aussi qu’à tout moment vous pouvez renoncer à l’IVG, même à l’entrée du bloc opératoire ou devant le soignant qui vous remet les médicaments abortifs. 

Aucune de vos démarche ne vous lie à une obligation d’acte derrière. Si vous envisagez l'IVG, mieux vaut donc entamer le processus afin de ne pas vous retrouver bloquée si votre choix définitif est tardif !

Des démarches à organiser

Nous présentons ici les démarches théoriques, pour l'IVG médicamenteuse comme pour l'IVG par aspiration. De manière générale la réalité colle assez bien à ça.
Nénmoins, selon les circonstances et vos interlocuteurs les différentes étapes peuvent être adaptées. Par exemple, si le temps vient à manquer, on peut écourter quelques démarches.

Il vous faut prévoir a minima deux consultations médicales avant que l’IVG ait lieu. Vous pouvez aller voir votre médecin traitant, un gynécologue ou une sage-femme.

Lors de la première consultation, vous ferez le point sur votre décision avec votre soignant.

- Vous pourrez évoquer les deux méthodes d’IVG possibles : médicamenteuse et chirurgicale. La méthode médicamenteuse n’est accessible que jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, que ce soit en cabinet de ville ou en milieu hospitalier (source ICI). Depuis la loi du 3 mars 2022, il n'y a en effet plus de distinction selon le lieu où l'IVG médicamenteuse est pratiquée.

Si vous souhaitez mettre en œuvre cette possibilité, le médecin ou la sage-femme devra s’assurer que la datation de la grossesse soit faite le plus rapidement possible.

- Le praticien s’assurera également que vous possédez déjà une carte de groupe sanguin. Sinon, il vous prescrira une prise de sang.

- Il vous proposera  d'avoir un entretien psycho-social avec un autre professionnel. Si vous êtes majeure, vous pouvez refuser. En revanche, si vous êtes mineure, cet entretien est obligatoire (source ICI).

Si le professionnel de santé vers lequel vous vous êtes tournée ne pratique pas d’IVG, il est légalement tenu de vous orienter vers des confrères ou consœurs susceptibles de vous prendre en charge. Dans tous les cas, il vous remettra une attestation de premier rendez-vous médical dans le cadre d’une demande d’IVG.

Lors de la seconde consultation obligatoire, vous confirmerez officiellement et par écrit votre décision d’avorter et commencerez à suivre le processus nécessaire pour la méthode d’IVG que vous avez choisie.

S’il s’agit d’une IVG chirurgicale, il faudra notamment prévoir une consultation avec un anesthésiste.

A l’issue de ce second rendez-vous, une seconde attestation vous sera remise, preuve de la validation de votre parcours au niveau légal.

Cela ne vous engage à rien : vous gardez le droit de renoncer à une ivg si vous le voulez. Mais si votre décision est ferme, l'étape est franchie !

Le moment venu

[Image d'illustration] Une soignante en blouse se tient dans un couloir d'hôpital, l'air accueillant.

Quelle que soit la méthode que vous avez choisie, une IVG médicamenteuse ou chirurgicale reste un acte médical. Ca peut parfois échouer ou générer des complications. Mais rassurez-vous, ces cas sont rares et les professionnels de santé sauront réagir !

L'IVG médicamenteuse

L'IVG médicamenteuse peut se dérouler en ville, dans le cabinet d'un médecin ou d'une sage-femme, dans un centre de planification, ou en milieu hospitalier.

L'IVG médicamenteuse se déroule en deux temps et trois consultations : lors de la première, vous prendrez devant le soignant un comprimé de mifepristone. Ce médicament agit en décollant l'oeuf de la paroi utérine. Ca peut générer des saignements, qui ne signifient pas en soi le succès de l'IVG. Il faut encore évacuer l'oeuf, c'est le but de la seconde consultation.

En milieu hospitalier, il est possible qu'on vous propose un autre protocole, avec un médicament par voie vaginale, notamment si l'IVG est un peu tardive (source ICI)

 

Deux à trois jours plus tard, toujours accompagnée par un soignant, vous prendrez un second comprimé : le misoprostol. Ce dernier permettra des contractions destinées à évacuer l'oeuf de votre corps. Ces contractions peuvent être douloureuses, n'hésitez surtout pas à demander des antalgiques pour passer le cap !

Après cette seconde prise médicamenteuse, vous aurez des saignements abondants, qui peuvent durer un certain temps (une semaine, voire plus). Néanmoins, vous devez consulter si ces saignements vont en augmentant ou si vous avez de la fièvre. Les complications d'une IVG médicamenteuse sont rares mais elles existent.

 

Entre quatorze jours et vingt-et-un jours après la prise du premier médicament, vous aurez une dernière consultation de contrôle. Cette étape est importante pour vous assurer que la grossesse est bien interrompue et que tout va bien. Il y a un taux d'échecs significatif en cas d'IVG médicamenteuse. Heureusement, il est possible de recourir à  une IVG par aspiration ensuite si nécessaire (source ICI)

L'IVG chirurgicale

(par aspiration)

L'IVG par aspiration se déroule obligatoirement en milieu hospitalier. C'est un acte qui nécessite une anesthésie locale ou générale. On peut recourir à une IVG chirurgicale jusqu'à quatorze semaines de grossesse/seize semaines d'aménorrhée.

Elle se déroule elle aussi en trois temps : une consultation d'anesthésie, l'IVG en soi et une consultation de contrôle. En général, l'IVG se déroule en hôpital de jour, c'est à dire que vous pouvez sortir quelques heures après. Bien entendu, en cas de problème, le service vous gardera en observation.

 

La consultation d'anesthésie permet de déterminer avec le médecin quel mode d'anesthésie est le meilleur pour vous. L'anesthésie locale est tout à fait possible. Dans ce cas, on n'endormira que votre col de l'utérus et une partie du vagin. Si vous préférez être totalement endormie, pour ne pas assister à l'avortement par exemple, ou par stress, c'est également possible (source ICI).

 

L'IVG proprement dite dure une dizaine de minutes. Avant l'intervention, on vous fera absorber un médicament pour dilater un peu votre col de l'utérus Puis après anesthésie, le médecin dilatera encore un peu plus votre col, puis aspirera l'oeuf dans l'utérus.
Si tout va bien, vous rentrerez quelques jours plus tard chez vous. Il est possible que vous ayiez des saignements peu abondants quelques jours après l'intervention. S'ils sont trop importants ou que vous avez de la fièvre, consultez rapidement. Les complications sont rares mais peuvent exister.

 

Quinze jours plus tard, la visite de contrôle pemettra de vérifier que tout se passe bien pour vous.

Des complications possibles lors de vos démarches

[Image d'illustration] Des formules mathématiques illisibles

Suivre les étapes nécessaires pour recourir à l’IVG dans le temps imposé n’est pas facile. Ca reste faisable pourtant, rassurez-vous !
Pour corser un peu les choses, des difficultés supplémentaires peuvent se rajouter à ce parcours. Rien d'insoluble, mais vous devez en avoir conscience pour vous préparer. 

 

Vous pouvez rencontrer dans votre parcours des soignants opposés à l’avortement. ils peuvent avoir une position générale sur le sujet, ou encore estimer à votre place que ce n'est pas la bonne solution pour vous.

Dans tous les cas, ils peuvent avoir des pratiques douteuses, voire inadmissibles. Des patientes victimes ont décrit

- des propos culpabilisants sur l'IVG

- du chantage à l’attestation nécessaire pour valider votre première consultation du suivi IVG

- des écoutes forcées des battements du coeur de l’embryon

de mauvaises orientations de la personne enceinte, vers un confrère ou une consœur également opposés à l’IVG

Ces pratiques font perdre un temps précieux et fragilisent encore plus la personne enceinte. 

Ne perdez jamais de vue que vous êtes l’unique décisionnaire finale. Vous avez le droit d'être respectée soutenue dans une épreuve souvent déjà bien assez désagréable, voire douloureuse à subir.

 

Un autre problème possible et non négligeable : le manque de soignants ou de structures proposant l'IVG et capables de vous prendre en charge autour de votre domicile. Renseignez-vous bien à ce sujet pour pouvoir vous adapter aux contraintes géographiques. Si nécessaire, n'hésitez pas à demander à un proche de confiance ou à une association de vous aider pour les déplacements.

 

Enfin, il est possible qu’au cours de votre parcours IVG, vous doutiez de votre choix.Vous avez parfaitement le droit de changer d'avis sur l'issue de la grossesse mais ça doit rester votre choix libre et éclairé.

Il vous faut donc vous entourer au mieux de soutiens solides amicaux, associatifs, médicaux… ils doivent être capables de vous écouter dans vos questionnements sans vous imposer les leurs ou des réponses trop biaisées.

Si vous êtes mineure, vous devez obligatoirement être accompagnée d’une personne majeure lors de votre parcours. Si vous l'estimez de confiance, n'hésitez pas à lui poser des questions. Elle n'aura pas forcément les réponses, surtout s'il s'agit de questions médicales, mais pourra se renseigner plus facilement que vous.

Enfin, majeure ou mineure, aucun soignant n’a à solliciter ou évoquer l’avis du partenaire sexuel à l’origine de la grossesse sur votre projet d’IVG si vous ne le désirez pas.

Mini FAQ

[Image d'illustration] Une silhouette S'appuie sur un point d'interrogation

Quelles complications peuvent survenir après l’acte ?

Au niveau physique, les principales complications consécutives à une IVG peuvent être :

- L’échec (Eh oui, on y pense assez peu mais ce n’est pas pour rien qu’un contrôle par échographie est à faire rapidement)

- Une hémorragie

- Une infection

- Toutes les complications potentielles d’une éventuelle anesthésie

- Des douleurs importantes

- Très rarement, une perforation de l’utérus

Mais il arrive également qu’une IVG laisse également des séquelles psychologiques plus ou moins graves et multifactorielles. Il ne faut pas hésiter à vous entourer, et, si nécessaire, à consulter des professionnels sensibilisés.

Pourrai-je avoir des enfants plus tard si j’en ai envie, malgré l’IVG ?

Bien entendu ! Une IVG n’est pas une stérilisation et vous restez parfaitement capable de tomber enceinte plus tard, quand vous serez prête.

Quel est le coût d’une IVG ?

Si vous avez la sécurité sociale, la prise en charge est à 100 %. Si vous ne bénéficiez pas de ce dispositif, une procédure d’aide aux soins d’urgence peut souvent être demandée en passant pas l’assistante sociale de la maternité qui vous prend en charge.